Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La langue de l'exil

En quelle langue chanterons-nous l'exil
Quand nous n'aurons plus de racines !
Que les mots des ancêtres se heurteront aux murs
En quelle langue serons-nous des humains plus sensibles
Déjà, les portes se referment sur des silences meurtriers,

 

Et nous témoins de tragiques histoires, nous nous taisons,
Préférant le lit de l'oubli aux révoltes inassouvies
Peu importe la langue qui crie et qui casse les codes,
L'exil s'arrache au prix de larmes et de soupirs,
Alors que les mots estropiés boitent et peinent à venir,
Les regards effondrés traduisent bien l'errance
Et la peur d'être ailleurs sur des terres inconnues.

 

Fusil ou Fleurs

Il est temps de relever nos manches invisibles
Pour rebâtir sur les gravats d'hier,
Une mosaïque aux couleurs éclatantes,

 

Il est temps d'apporter la lumière, la vraie
Pas celle artificielle des néons où se noient
les papillons de nuit,

 

Important dans ce magma confus, que les mots reprennent
La mesure, la nuance,
Dans ce monde binaire où les extrêmes s'affrontent
Avec des " oui ", avec des " non "
Comme il ferait bon de répondre peut-être !

 

Assez de jugements tranchés comme des lames,
De phrases emporte-pièces qui cinglent au passage
Et laissent s'imprimer de sournoises rancoeurs,
Il est temps que l'homme vise le coeur
Pas avec son fusil mais avec des fleurs.

Les écorces de vie

Nous étions l'arbre et moi jumelés par tous les sens,
Nos racines couraient sous la loi du silence,
Bien au-delà du temps,
Et nos têtes hardies se confrontaient au ciel,

 

A l'aube, nous vivions tous les commencements,
Dans la joie de renaître, un peu à chaque instant,
Tout nous était offert, le chant des roitelets
La course des ruisseaux sur les prés embaumés,

 

Et les soirs d'amertume quand le vent sans pitié ébouriffait
La cime de ses feuillages,
Je sentais mes cheveux s'emmêler au passage,
 
Nous songions tous les deux à une fin prochaine,
Au déracinement qui atteint les esprits,
 
Nous étions deux écorces faites pour résister
Et au coeur de nos vies, le pacte était gravé.

 

 

Crédit photo
Bipasha Bhattacharya ©