Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

L'infini

C'est grand. C'est tout petit.

C'est plein de petits riens.

C'est indéfinissable

Et pourtant, c'est bien là.

Sans limites et sans loi,

C'est inimaginable.

Si tout a une fin,

Alors, ce n'est rien. Oui.

C'est un peu comme un pont

Fait de briques de ciel

Entre ton doux regard

Et l'horizon lointain.

Ça s'élance plus loin

Que regardent les phares.

Ça va, battant des ailes,

Là où les rêves vont.

À quoi bon les poèmes ?

À quoi bon la beauté ?

Si les choses n'existent

Que lorsqu'on peut les voir.

Il nous suffit d'y croire

Pour allumer la piste.

Voilà, c'est juste ça.

C'est ainsi que je t'aime.

L'écouleur

L'écouleur, moi, l'artiste,

J'appuie sur les boutons

De ma grande écouleuse

Et soudain, les voilà.

Les couleurs, sur la piste,

Coulent viennent et vont.

La musique est joyeuse

Et nos yeux sont babas.

Ici danse le bleu,

À la poitrine azur,

Jupons céruléens,

Déhanché Majorelle.

Le jaune hésite un peu,

Timide et pas très sûr,

Puis avance sa main

Vers l'électrique belle.

Et voici donc le vert,

Né de la belle union,

Au sourire prasin

Et au doux regard d'eau.

Moi, rouge de colère,

Jaloux, tant vermillon

Que Bismarck ou falun,

J'observe le tableau.

Si seul, je broie du noir,

Ce noir tant dénigré

Qu'on lui refuse même

Le titre de couleur.

Mon drapeau blanc, ce soir,

Veut de l'humanité.

Les pigments que je sème,

En bon enlumineur,

Sont autant de raisons

De cueillir la beauté

Dans les yeux, sur la peau,

D'ici ou bien d'ailleurs.

Je plaide pour de bon

Pour qu'enfin, mélangés,

Nous soyons tous égaux,

De toutes les couleurs.

Les bateaux

Frêles coques de noix remplies de fruits trop mûrs,

Toutes voiles dehors, ils vont au gré du vent.

Brisant les vagues bleues d'un océan de doutes,

La poulaine léchant l'écume de velours,

Contre vents et marées, filent à toute allure

Ces fabuleux trois-mâts aux étranges gréements.

Évitant les écueils, naufrages et déroutes,

Ils sont tous mes espoirs, qui vont, du petit jour

Au fin fond de la nuit, me parler d'autres terres,

D'autres vies, d'autres gens, d'autres raisons d'aimer.

La cale bien remplie de rêves et d'envies

Aux senteurs exotiques et parfums d'été,